- Depuis combien de temps élevez-vous des PFS et où exercez-vous cette activité ?
J’ai débuté mon activité d’élevage en 2011, en parallèle de ma profession de kinésithérapeute. Ce n’est donc pas un héritage familial. Je suis installée à Ploumilliau dans les Côtes d’Armor (22), région de laquelle je suis originaire. L’affixe du Roudoutous correspond tout simplement au lieu-dit où sont nés mes chevaux et poneys (Nathalie a quelques chevaux en plus des poneys mais aucune poulinière en activité pour le moment NDLR).
Pour l’anecdote, je monte à cheval chez Frédéric Couenne (élevage de Cleudrain) depuis 25 ans. Quand il a pris la décision d’arrêter la production de poneys de sport, j’ai eu l’incroyable opportunité de racheter la dernière fille de Suzy, prénommée Suzy de Cleudrain (par Najisco d’Haryns). Elle est issue d’une formidable souche PFS. C’est la sœur utérine du génial petit Genbi de Coadout (Kalem) IPO 164(0,92)/ISO 138(0,80) ou encore d’Hermine de Coadout (Kalem) IPO 122(0,71), mère de la grande championne Quessada de la Roque (Kannan) IPO 185(0,90), de Regina de Chamant (Capital Holst) ISO 151(0,90) ou encore d’Up To Date (Cachet Noir ps) IPO 143(0,89).
Suzy de Cleudrain est une super poulinière qui m’a apporté 1 poulain quasiment tous les ans. Elle avait déjà eu 3 produits chez Frédéric Couenne dont :
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- Aniouka Cleudrain (Pitchouan Delphinière) IPO 124(0,90) qui appartient à l’élevage d’Elmo (des amis de Nathalie NDLR),
- Bling Bling Cleudrain (Rexter d’Or) IPO 132(0,88)
A ce stade, j’ai conservé deux de ses filles que je pense mettre à la reproduction rapidement :
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- Lou du Roudoutous (voir plus bas),
- Nala du Roudoutous (Candy de Nantuel) qui avait fini 3ème ex aequo des foals au national en 2023. C’est la propre sœur d’Hamy du Roudoutous qui avait été mention élite à 4 ans et titulaire du meilleur IPO de sa génération pour les femelles (IPO 147).
- A ce jour, quel est votre poney PFS le plus performant ?
C’est probablement Hamy (Candy de Nantuel) ! Elle a fait une saison parfaite à 4 ans et décroche la mention Elite. Elle réalise également une belle saison à 5 ans mais on va dire qu’elle n’a pas vraiment apprécié la rivière de la finale ! A 6 ans, j’ai cherché à la faire saillir, sans succès, et elle a finalement été vendue à des amis (élevage des Lys dans le 22 NDLR). Ils ont 3 petites filles qui débutent les concours. J’espère sincèrement qu’elles se feront plaisir avec la ponette et je suis convaincue que les résultats viendront naturellement.
Je voudrais aussi mentionner Jolipy du Roudoutous (Balou Star) qui avait gagné les 3 ans toutes races en 2022. Pour la petite histoire, je m’étais trompée dans les engagements et je n’ai jamais réussi à l’inscrire dans le national PFS. Elle tourne désormais dans l’est chez Marion Thibault (élevage du Herthi). Elle a fait les 5 ans cette année mais n’a pas participé à la finale.
- Parlez-nous un peu de Lou du Roudoutous : pourquoi avez-vous fait ce croisement ? Quelles en sont les principales qualités ?
Le côté Diamant m’intéressait beaucoup avec Funky Music Semilly (Diamant de Semilly et La Mare par Apache d’Adriers, propre frère du crack Rock’N Roll Semilly). Il faut dire qu’avec Suzy (de Cleudrain), j’ai de la chance : c’est une petite ponette qui croise très bien avec des chevaux et les produits restent tous dans la taille.
J’ai notamment choisi Funky pour la force et le respect qu’il exprime en concours. Suzy ramène systématiquement du chic et elle produit globalement très bien. Dans le tempérament, ils sont tous faciles d’utilisation. Ce sont vraiment des poneys d’enfant et de famille et c’est tout à fait le but recherché dans mon schéma de sélection.
Lou, qui prend juste 4 ans, se montre facile, gentille et respectueuse, avec du bon sang. Elle peut déjà être montée par des enfants.
Je la trouve magnifique quand elle se déplace : elle a des allures aériennes et elle fonctionne super bien. La qualité de saut est innée : elle répète, très régulière, avec un style académique et déjà bien en place. J’apprécie tout particulièrement son beau geste des antérieurs et sa bascule.
J’envisage de la faire saillir à 5 ans (peut-être en transfert…je ne sais pas encore). Sa sœur utérine, Nala, sera saillie également. Movie Star Tilia et Jungle Boogie Alias sont sur la liste !
- Votre saison d’élevage 2024/2025 : quelles naissances avez-vous eu et sont attendues ? combien de saillies avez-vous prévu de faire et avec quels étalons ? qu’appréciez-vous particulièrement chez eux ?
Je n’ai pas eu de naissance en 2024 mais Suzy est pleine du grand sire Untouchable 27. Cela faisait un moment que j’hésitais. Comme j’ai échoué à faire remplir Hamy et que je sais que le cheval est très fertile, je me suis orienté vers lui. On m’a laissé entendre qu’il ne produisait pas forcément très chic mais avec Suzy, je n’ai pas trop d’inquiétude à ce sujet.
Je n’ai que cette souche à la maison et quand Suzy va prendre sa retraite dans quelques années, ses filles prendront naturellement la suite.
- Quel PFS vous fait rêver aujourd’hui et pourquoi ?
J’ai beaucoup aimé la 3 ans qui a remporté le championnat devant Lou cette année. Je l’ai vraiment trouvée très complète et réussie (il s’agit de Let It Be Farrier, fille de Usandro Tilia Derlenn et Triskel Kersidal par Dexter Leam Pondi, née chez François Halbout et gagnante avec l’excellente moyenne générale de 17,23).
Pour finir, j’aimerais faire un petit clin d’œil à Quisera du Roudoutous (Henzo de Boloi et Sirène de Malansac par Galway de la Dive) IPO 143(0,90), le premier poney né à l’élevage : il nous aura vraiment fait rêver. Il m’a remis en selle après un très grave accident et fait le bonheur de mes deux fils qu’il a emmenés sur de très belles épreuves, avec à la clé une médaille d’argent à l’Open de France en CSO ASP2 .
…et la devise fétiche à la maison : « Petit élevage deviendra grand » !