Disparition de Quabar des Monceaux

Quabar des Monceaux à 3 ans

Quabar des Monceaux, véritable légende, s’en est allé.

Cet étalon Poney Français de Selle a marqué les esprits et ce depuis son plus jeune âge. Champion de France des mâles de 3 ans PFS en 2007 et Champion Suprême, il continue ensuite son ascension avec 3 mentions en finale Cycle Classique Jeunes Poneys dont une Elite à 5 ans. En 2014, c’est la consécration avec un titre de Champion de France As Poney Elite Excellence puis le double titre européen, du jamais vu pour la race PFS en CSO.

« Indubitablement, Quabar des Monceaux fait partie de ces rares étalons qui auront marqué de leur empreinte l’histoire du studbook PFS et, plus largement, du poney de sport en France. On retiendra naturellement son incroyable palmarès, ses titres européens, sa longévité en piste, sa personnalité hors du commun et l’attachante complicité qui le liait depuis le début à son naisseur André Magdeleine.
Mais c’est désormais au travers de sa production que le précieux héritage de Quabar se transmettra aux éleveurs d’aujourd’hui et de demain. Le fils de Nabor, très courtisé dès son plus jeune âge, n’était pas des plus faciles à croiser mais il a su démontrer au fil du temps toute la valeur de sa génétique. Pas moins de 33 de ses produits sont aujourd’hui indicés à plus de 140 en saut d’obstacles. Ses filles, en particulier, sont de redoutables compétitrices, pétries d’influx et respectueuses.
A titre personnel, je garderai à jamais à l’esprit le souvenir du concours local de St-Amand en 2006. Dans un cadre bucolique typique du bocage normand, Quabar avait ce jour-là remporté la section des mâles de 2 ans, imposant à tous l’évidence de son charisme. Car Quabar, c’était bien cela : cet œil, cette énergie, ce génie qui font les grands champions.
Bon vent l’artiste et encore merci !« 
Sébastien Maillet, président de l’ANPFS

« Je l’ai fabriqué !!
Si le caractère exceptionnel de « la légende de Quabar des Monceaux » est indéniable de même que son empreinte sur le stud-book PFS, son histoire est constituée d’une multitude d’anecdotes, à la fois sympathiques et mémorables, dont la première est la conception même de cet étalon champion d’Europe. On peut aussi dire que la carrière de ce poney exceptionnel a en quelque sorte rythmé les quelques saisons de concours que j’ai passé dans la Manche. André Magdeleine avait prévu, depuis la publication du guide de L’Eperon comportant la photo de Nabor en double page, de l’utiliser sur sa petite Rosire, Gina des Montceaux si un jour il devait faire la monte en France. La légende veut que cette photo était coincée dans le pare soleil du petit camion bleu des Magdeleine, en attente de croiser l’exceptionnel Nabor « dans la vraie vie ». Celui-ci, Nabor arrive finalement en France pour la monte 2003 grâce au relationnel de Sabine Hofferer à laquelle Joris de Brabander le confie (Sabine avait formé Joris de Brabander au transfert d’embryon). A l’époque salariée du Haras de la Monnaie, je travaillais les jeunes poneys du haras et aidait Sabine dans la gestion de son élevage et la reproduction (suivi et saillie le soir). Nabor n’étant pas très fertile Sabine souhaitait suivre elle-même les juments qui lui étaient adressées. Sabine travaillait à l’époque à Caen, il m’arrivait de saillir à sa demande en journée. Elle m’a donc appelée un matin, pour me dire un peu dépitée qu’une petite jument viendrait à la saillie probablement sans suivi gynécologique, et doutait de la réussite de la saillie. J’ai donc sailli Gina des Monceaux en main sur le plan incliné devant les boxes étalons du haras de la Monnaie. Efficacité de l’acte puisqu’une chaleur, un saut, Quabar verra donc le jour en 2004.
Par la suite j’ai suivi le poulain et avec Véronique Margrin , tenté de l’acheter, il n’a jamais été à vendre, ce que tout le monde a vite compris. Je l’ai transporté sur toutes ses finales SHF, il était facile à transporter et bien éduqué. Ces finales étaient l’occasion de moments de convivialité auxquels participaient Chantal et André Magdeleine, des éleveurs et des valorisateurs de la Manche, des gardes du haras de Saint Lô. Ces supporters de la première heure, dont je faisais partie ont regardé ensemble le championnat d’Europe de Millstreet et ont organisé une fiesta d’accueil au retour du couple champion d’Europe. Sa réussite était un peu la leur puisque tous étaient présents des débuts jusqu’à l’apothéose ! »
Bérangère Mouroux, membre du conseil d’administration

« Quabar des Monceaux un ambassadeur indétrônable du Stud book du Poney français de selle !

Quelle entrée fracassante il avait fait lors de son premier championnat de France des mâles de 3 ans ! Je me souviens comme si c’était hier de son passage devant un jury admiratif et subjugué par tant de présence pour ce jeune étalon, fils de Nabor!
Du passage en France de l’excellent petit étalon Nabor avaient émergé plusieurs très bons poneys, dont Quoutsou, Quest du Buhot, Mad du Bosc et Quabar des Monceaux, pour ne parler que de ses fils étalons.
Quabar avait tout, le modèle, la locomotion, le style, le charisme , le type même du poney français de selle qu’on avait envie de produire ! Cette année là, Il a été sacré champion suprème, et la suite de sa carrière a prouvé que le jury ne s’était pas trompé !
J’ai moi-même croisé Quabar , avec une de mes ponettes dès l’année suivante ( Vip du lin IPO 155)
Mais sa carrière sportive, Quabar la doit à une gestion stricte de ses propriétaires André et Chantal Madeleine, qui l’ont préservé durant ses premières années, puis tout au long de sa carrière. Grace à un encadrement stable, toujours dans la même écurie, Quabar a pu exprimer son talent au plus haut niveau européen, trustant les podiums avec ses différentes cavalières Ninon, Charlotte et Romane, et devenir le pilier en or de l’équipe de France plusieurs années consécutives.
Sa disparition est une bien triste nouvelle et j’ai une pensée émue pour Chantal et André Madeleine qui ont eu le bonheur de faire naitre un poney exceptionnel et de suivre au plus près sa carrière sportive hors du commun.
Quabar des monceaux restera sans doute le meilleur ambassadeur du stud-book PFS , et de l’élevage français de poneys de sport. »
Marie Dominique Saumont-Lacoeuille, ancienne présidente de l’ANPFS

« Quabar, le boss
J’ai connu Quabar, il n’avait que quelques heures. Un beau poulain avec beaucoup de présence. Il avait comme qui dirait « un p’tit truc en plus ». En le voyant grandir, on sentait bien qu’il était différent des autres. Il avait de l’assurance dans tout ce qu’il faisait. Il était doué voir surdoué. Mais de là à penser qu’il deviendrait champion d’Europe !
Ses débuts en cycle classiques avec Gwenaëlle se sont passés normalement comme un bon poney, très sérieux et appliqué. Sa rencontre avec Claude Castex et Ninon a été le facteur déclenchant. Claude en bon technicien a su tiré de lui le meilleur tout en respectant son physique. Sa volonté et son envie de bien faire faisait qu’à chaque sortie il devenait plus fort. J’étais là pour son premier championnat d’Europe à Arezzo en Italie. Il avait raté de peu la médaille. Toute la team était triste et déçue mais ce n’était que partie remise. Lors de sa victoire en 2014 d’abord en équipe puis en individuel c’était tous mes espoirs qui se réalisaient. Nous avions regardé les épreuves en direct avec tous les amis de la cité au Haras de St Lô.
Tout le monde en bleu, blanc rouge. Même nos chiens ! Inoubliable ! C’était magique, j’y ai laissé mes cordes vocales. Quelle émotion de voir brillé ce petit poney Normand si généreux qui mettait à l’honneur tout l’élevage Français. On a fait une sacrée fête à son retour.
Par la suite, grâce à la famille Orhant. Je l’ai côtoyé de plus près. Pendant leurs absences en concours, je gardais les écuries. Quel plaisir j’avais à m’occuper de lui. Comme un sale gosse, il me faisait tourner en bourrique. Il hennissait pour sortir et une fois dehors, il hennissait pour rentrer. Ça plusieurs fois par jour. Mais il avait tous les droits. J’étais à son service. Je ne comptais pas mes heures à ses côtés. C’était que du bonheur. Quel amour, j’avais un immense respect pour lui., je pense qu’il le savait.
Sa disparition si soudaine m’attriste beaucoup et je pense à Gwenaëlle, Ninon et Claude, Charlotte, Romane et toute la famille Orhant qui l’aimait plus que tout. Bien sûr mes pensées vont également vers Chantal et André ses naisseurs qui l’aimaient comme leur enfant chéri. Perdre Quabar c’est comme perdre un membre de sa famille. C’est difficile mais il continuera à vivre dans nos mémoires comme le premier poney Français champion d’Europe et à travers sa production qui continuera de porter haut son nom.
Bye, bye mon cher Quabar. Bye bye mon ami.
Quabar des Monceaux, Le Boss… »
Véronique Margrin, juge ANPFS

Quabar des Monceaux n’est plus mais il restera encore très très longtemps dans les mémoires des gens et à jamais dans l’histoire de la filière poney. L’ANPFS a une pensée toute particulière pour André Magdeleine et son épouse ainsi que pour les anciennes cavalières de Quabar des Monceaux Gwenaelle, Ninon, Charlotte et Romane.